Toute cette histoire est tombée au mauvais moment...

Il faisait tard, ce soir-la. On pouvait penser, en passant, que le jeune blond assis sur un blanc dépravé devrait être chez lui depuis un bout de temps déjà. Sauf qu'il n'y avait pas de passants. L'endroit était désert, hormis ce jeune homme, qui, la tète basse, semblait réfléchir... Ou se lamenter sur son sort, au choix. De dos, on pouvait le confondre avec un adolescent rebelle, avec ses cheveux blonds en bataille et son attitude, à la fois pensive, frustrée et énervée. En effet, le jeune blond n'arrêtait pas de se passer la main dans les cheveux, dans un tic nerveux, pour éviter que ceux-ci ne lui tombent dans les yeux.
Cette conclusion était juste? D'un coté, le jeune homme était frustré et énervé, mais surtout triste et désespéré. Frustré pour s'être fait arrêté comme ça, puis s'être fait arraché de son foyer pour avoir été déporté ici, dans ce lieu si sinistre et détérioré. Il releva la tète et jeta un regard aux alentours. Le parc dans lequel il se trouvait était pire que mal entretenu. C'était un vrai dépotoir, et personne n'en prenait soin. Or c'était le seul espace de verdure que le blond avait vu depuis qu'il était arrivé dans cette vile, un peu plus tôt dans la soirée. Les arbres qui étaient planté çà et là semblaient prendre, à travers la noirceur de la nuit, une forme menaçante. Comme s'ils étaient taillés pour justement faire trembler d'appréhension les personnes venant dans ce lieu la nuit tombée... De l'autre coté, l'unique personne présente en ces lieux sombres et si peu accueillants était énervée. Elle en voulait à pas mal de gens, pour l'avoir séparé de Ryan. Pour l'avoir séparé de son colocataire. Pour l'avoir séparé de son amour, de son unique véritable amour jusqu'à présent. Ils venaient juste de se rendre compte de l'importance de l'autre a leur yeux, et la... Ils étaient arrivés, et ils lui avaient tiré dessus. Une balle dans la poitrine. Il était mort sur le coup. Ils étaient morts sur le coup. Quand à lui, ils l'avaient emmené dans cette ville... Ce lieu funeste, qui sentait la mort et le désespoir à chaque coin de rue : Queercity. Cette cité portait bien son nom : La Cité Bizarre.
Le jeune homme s'appelait Edward. Il avait toujours détesté son prénom. Sans doute parce qu'il lui rappelait des souvenirs qu'ils préférait oublier. Il préférait qu'on l'appelle Ed'. De plus, ce surnom correspondait mieux à son véritable caractère. Simple et direct, ne s'embarrassant jamais, ou presque, l'esprit de questions inutiles. Il agissait sans réfléchir aux conséquences, et cela lui a déjà attiré auparavant quelques ennuis. Passons.
Ed' leva la tête, donc, et passa une main sur son visage. Il était fatigué, depuis qu'il était arrivé à Queercity. Il s'était vu attribué un appartement, s'était fait accompagné jusqu'à son nouveau "chez-lui". Et lorsqu'il était arrivé, il avait failli pousser un cri de protestation et de surprise, qu'il avait retenu de justesse, transformant ses mots en pensées. On lui avait annoncé qu'il vivrait là pendant un temps indéterminé, et Ed' commençait sérieusement à envisager ce "temps indéterminé" comme illimité. Il y avait en tout et pour tout trois lits, ce qui suggérait que le jeune blond avait des locataires, une table et des chaises, et pas grand chose d'autre.
Lorsque le gardien l'avait enfin laissé seul, Ed' avait entreprit de visiter un peu le quartier. Le jeune homme marchait discrètement, de façon à ne pas attirer les soupçons. Il trouva assez rapidement l'usine dans laquelle il devrait travailler d'ici quelques jours. C'était un grand bâtiment rectangulaire, grisâtre, éclairé, la nuit, par des lanternes accrochées en hauteur. Il ne donnait pas du tout envie de s'y approcher, et encore moins d'y aller, pourtant le blond savait pertinemment qu'il n'avait guère le choix. Il avait cependant contourné le bâtiment pour se retrouver dans un espèce de parc. Ou quelque chose y ressemblant, avec des bancs moisis, des arbres et des plantes mal entretenus, et ou les sentiers étaient devenus les terrains d'habitations des mauvaises herbes. Il faisait tard, et Ed', ayant trouvé un banc qui supportait son poids sans que les planches se brisent, s'y était assis et réfléchissait depuis maintenait un bon bout de temps sur la manière de s'en sortir, lorsqu'il entendit un bruit de feuilles déplacées...
Vif comme l'éclair, des yeux affolés scrutant l'obscurité derrière lui, le jeune blond se rassura autant qu'il le put... Il n'y avait pas de quoi avoir peur. Ce n'était surement qu'un chat...
Mais, en son for intérieur, un petite voix lui soufflait que les chats n'étaient pas autorisés dans Queercity. Et que, de toute façons, pourquoi se promènerait-ils dans ce parc, si l'on pouvait appeler ça comme cela?


Voila. Si quelqu'un veut répondre, qu'il ne se prive pas. =')

Bon... Réfléchissons. Ce bruit, qu'est ce que ça pouvait bien être? Un habitant ? A cette heure, c'était fort peu probable. La plupart des habitants étaient couchés. Et, ça ne pouvait pas être un chat, ou bien un autre animal. De toute façon, c'était bien plus silencieux. Là, on reconnaissait bine des bas. Des pas qui ne cherchaient pas spécialement à se cacher. Ce la laissait plutôt penser à... Un gardien.
Merde, si le jeune blond tombait sur l'un d'eux dès le premier jour où il arrivait à Queercity, il n'allait pas s'en sortir de sitôt. Ou même pas vivant du tout. Garder la tête baissée. Réfléchir à une solution. Il ne pouvait pas s'enfuir, c'était trop risqué. Et puis même, ça confirmerait le fait qu'il n'avait pas le droit de sortir, et ça le rendrait encore plus louche. Faire semblant de dormir? Ridicule, vu la couleur de ses cheveux, il s'était déjà fait remarqué.

Les pas s'étaient arrêtés. Edward commençait réellement à se demander ce qu'il allait faire. Il ne paniquait pas, il avait l'habitude de se fourrer dans des situations pas possibles... Enfin, dans le monde réel. Ici les règles étaient différentes, les lieux étaient différents. Tout était étrange. Sombre. Et ça n'allait pas l'aider, toute course, poursuite ou pas, était rendue impossible par la ville. Et puis même, des gardiens devaient patrouiller à tous les coins de rue. Que faire...
Mu par une inspiration soudaine, le jeune blond patienta quelques secondes, puis releva la tête, mine de rien. Il avisa presque tout de suite le jeune homme a l'uniforme aisément reconnaissable. Un gardien, donc. Et, pire, il le regardait. Le jeune homme sursauta imperceptiblement. Un frisson parcouru sa colonne vertébrale. Leurs regards se croisèrent, et Edward regarda d'air air désintéressé les traits du gardien, assis sur un banc non loin du sien. Ses traits étaient plutôt efféminés, mais, contrairement à lui, on ne risquait pas de le confondre avec une fille, même s'il ne risquait pas d'en avoir dans le coin, la Queercity étant interdite à toute personne du sexe féminin, ou plutôt réservée aux hommes... Non, décidément,i l ne ressemblait pas à une fille : ses cheveux étaient coupés courts, et une lueur dans ses yeux, malgré la distance, était bien trop perceptible au gout d'Edward : une détermination sans limites visibles...
Le jeune homme déglutit. Et bien, maintenant, il ne restait plus qu'à espérer que ce jeune gardien était d'une humeur pas trop massacrante... De toute façon, il était trop tard pour fuir.

Un petit sourire pas très rassuré naquit sur les lèvres du jeune blond. Après tout, autant avoir l'air courageux... En espérant que cela ne lui apporte pas trop de malheurs. Peut-être le gardien était-il en permission. Peut-être ne voulait il pas embarquer quelqu'un au poste de police ce soir la. Peut-être...
On pouvait toujours espérer.
Ou presque...

Après quelques secondes, le blond leva la tête et regarda à son tour Ervin. Il était efféminé, sans aucun doute. Il avait l'air gentil, un peu renfermé à première vue, mais c'était normal non? Il s'était sans doute vu parachuté dans une ville inconnue sans pouvoir en sortir. Comment réagir autrement?
Il le détailla d'abord, puis le jeune homme crut distinguer une lueur de frayeur dans ses yeux. Il n'y avait pourtant pas de quoi, aujourd'hui, Ervin n'avait pas particulièrement envie d'en découdre, et puis, ce n'était pas la bonne personnalité pour ça...
Un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme qui lui faisait face. Malgré cela, il ne semblait pas plus rassuré.
Ervin soupira puis lança:

- Tu as peur de moi?

Son ton était étrange, un peu curieux, amusé, mais rien de méchant. Il était gardien, certes, mais, sans compter les avantages que cela apportait, il n'était là que pour veiller à l'ordre, et, sauf si un évènement risquait de causer un changement de personalité, il était déterminé, mais pas belliqueux. Pour l'instant...
Et puis cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu une nouvelle tête. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas prononcé un mot, qu'il n'était pas sorti des ses pensées.

Ervin se demanda quelques instants pourquoi le blond avait décidé de s'installer dasn cet endroit lugubre. Il pensait être le seul... Jusqu'à maintenant, personne d'autre n'élisait domicile dans cet endroit et il n'était pas sûr de vouloir partager sa solitude... Peut-être n'était-ce que passager, et si ça ne l'était pas... tant pis. Il n'était pas obligé de parler avec ceux qui l'entouraient si?
Puis il revint à lui et regarda son interlocuteur au fond des yeux. Etait-il heureux de le rencontrer? Ou déçu de ne pouvoir être seul? Il n'en était pas encore sûr, le reste de la discussion le lui dirait sûrement...

Un sourire. Ce gardien souriait. A partir ce la, il ne restait que deux solutions possibles. Soi tout allait dégénérer, ou bien tout se passerait bien, et le jeune homme pourrait rentrer chez lui... Enfin, là ou on lui avait dit qu'il logerait à partir de maintenant. Bref, rentrer là sans passer par la case prison, interrogatoire, et tout le train-train. En fait tout dépendait des paroles qu'ils s'échangeraient, de l'humeur du gardien, et de pas mal d'autres circonstances sans rapports quelconque avec leur future conversation... S'il y avait.
Bientôt, le gardien parla. Il lui posa une simple question, d'un ton simpliste, amusé, mais que le jeune homme classa néanmoins comme trompeur... On ne savait jamais à quoi est ce que l'on avait affaire. La méfiance était devenue une seconde nature en lui, dans des moments comme ceux-la. Par conséquent, le jeune homme se vit contraint de répondre par la négative à la question posée. Avait-il peur ? Non. Certes non.

- Non. Pas vraiment de vous en particulier...

Mieux valait rester dans le vague. Si au pire le brun lui posait des questions, et bien, le jeune homme pourrait toujours de débrouiller pour y répondre. Rapidement. Sans hésitation. Comme s'il disait la vérité. Enfin, s'il ne disait pas la vérité. A ce moment, par exemple, il ne mentait pas. C'était vrai, il avait plutôt peur des gardiens en général. Mais pas de celui la en particulier. Il pressentait juste un... Une impasse, dont il n'arriverait pas à se sortir si il s'y engageait trop. A force de coups bas et de trahisons qu'il avait vécues dans la pauvre vie minable, le jeune blond savait à quoi s'en tenir. Il savait également ou étaient ses limites, et les choses qu'il fallait faire, ou dire. Ou au contraire celles à ne pas faire, à ne pas dire...
Edward jeta un bref coup d'oeil au jeune gardien. Il était a présent perdu dans ses pensées. Le jeune homme révisa son jugement. Il ne paraissait pas déterminé à l'emmener dans la salle d'interrogatoire. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à faire en sorte que cette impression se maintienne. Et il pourrait rentrer chez lui sain et sauf... le jeune blond ferma les yeux, puis les braqua à nouveau sur le jeune gardien, et reposa une question, les sourcils froncés. Une question qui lui venait à l'esprit au moment même.

- Dites... Pourquoi vous m'avez posé cette question ? J'ai l'air si apeuré ?



Oups. Désolé, c'est court. =X
Et sinon, merci d'avoir répondu. Ca mettra un peu d'agitation sur le forum, et au parc aussi =')

(Court? Alors que dire de mes posts? xD
No soucy, il fallait bien commencer quelque part. ^^)

Quelle méfiance! Pourtant Ervin ne se trouvait pas un air méchant, enfin, à cet instant précis. Enfin, il comprenait ça, lui aussi était très méfiant, mais là, avec son air candide et ses traits effeminés, le jeune homme n'avait pas l'air méchant, et Ervin avait un peu d'intuition. De toute façon, si ils se battaient ce serait sans aucun doute lui qui aurait le dessus. D'une part aprce qu'il avait une arme, et d'autre part parce que l'autre avait l'air plutôt svelte.

Le jeune homme répondit à sa question par la négation. Et rajouta quelque chose d'assez vague... Ervin en déduisit qu'il était effrayé par les gardiens, mais que lui ne devait pas avoir l'air trop sadique.
Finalement il état plutôt sympathique ce garçon, à hésiter sur ses réponses, bien qu'elles se veuillent affirmées. A répondre trop vite on peut rapidement faire des erreurs, froisser un ego... A hésiter, on ne semble pas sûr de soi... Le mieux était encore le juste milieu lorsqu'on était en position de faiblesse, ou lorsque l'on se croyait en position de faiblesse.

Le blondinet semblait vouloir gagner du temps, ou chercher une solution pour s'eclipser sans blesser le gardien. C'était amusant, d'autant plus qu'il n'avait aucune mauvaise intention.
Quelques secondes plus tard Ervin se vit poser une question, à savoir si l'autre avait l'air apeuré.

- Oui.

Il ne fut pas cassant sur ce point, juste objectif. C'était vrai, on aurait dit un gamin pris en faute.

- Mais tu n'as pas à t'inquiéter, même si je doute que tu me croies comme ça. Pour l'instant c'est la plus sympa de mes deux personnalités qui domine, dit-il avec un sourire franc.

Il ne pensa même pas à lui expliquer sa tendance schizoïd, il y était tellement habitué qu'il pensait que cela coulait de source.

- Par contre je tiens à t'avertir, si jamais quelque chose se passe et qu'une expression radicalement différente se fige sur mon visage, soit tu cours, soit tu essaie de m'affronter... Mais comme je suis un gardien, tu imagines bien que ça ne va pas être aisé.

Son ton fut le même que pour la phrase précédante, comme si c'était normal. En réalité, cela aurait plutôt tendance à effrayer les gens, mais peut-être ce garçon était-il différent...
Il inspirait plutôt confiance à cet instant précis, il ressemblait plus à une personne tout à fait normale...

- Arg ! Retard, retard, quand tu nous tiens. D'solé ! >_< -

Oui. Il avait un air apeuré. Selon cet homme, il avait peur. Ou, dit autrement, cet homme croyait sincèrement qu'il avait peur.
D'accord. Mais ce n'était pas dans son intention. Edward retint son envie de tirer une grimace, sachant que ça n'arrangerait pas du tout son sort. Et ce n'était pas ce qu'il voulait. Pas pour le moment. Ni même pour le futur. ce n'était pas ce qu'il voulait, point. Enfin, de toute façon, tenter de prévoir le futur ne rimait à rien. Il valait mieux profiter, ou essayer de laisser passer l'instant présent, selon qu'il soit un heureux, magnifique, ou bien un triste, maussade, ou il ne savait quoi d'autre moment. Tout dépendait de si peu de choses.
Edward pressentait que, pour le moment -il ne savait pas du tout si ça allait continuer dans le futur-, le jeune gardien en face duquel il était assit ne lui voulait pas de mal. Et, apparemment, il n'avait pas d'arme à feu. Enfin, il n'en avait pas de visible, à la très faible lumière des lampadaires échoués non loin du parc, et allumés comme par enchantement, car le jeune homme se demandait comment est ce que l'on pouvait penser à passer allumer les vieilles lampes à huile dans ces ruelles si désaffectées.

A ce moment la, le gardien reprit la parole, et les phrases qu'entendirent Edward le rendirent sceptique. Comment ça, "la plus sympa de mes personnalités qui domine" ? Ça voulait dire qu'il en avait d'autres ? Combien ? Et... Moins sympathiques, apparemment. Edward fit un sourire crispé, assorti d'un regard qui trahissait sa... Bon, d'accord, sa peur. Sa petite peur, car il ne savait pas du tout comment cette scène allait se terminer. Mais il ne voulait pas finir au commissariat. Alors qu'il était arrivé le jour-même dans la cité. Ça serait vraiment trop bête.
Bon. Reprendre confiance en lui. S'il se montrait naturel, tout se passerait bien.


> En effet. je ne vous crois pas franchement. C'est un peu difficile, vu les circonstances.

Le jeune homme fit une mimique d'un air convaincu, haussant les sourcils à travers ses cheveux, et fixant le jeune homme aux traits androgynes...
Mais, lorsque ce dernier continua son speech, répondant ainsi à sa question muette, Edward cligna des yeux, regardant toujours le jeune gardien qui arborait a présent un sourire en coin.

Ah ouais... Quand même.

De surcroit, ce gardien avait réussit l'exploit de le faire frissonner malgré la température plutôt bien élevée pour une nuit de printemps, d'affirmer la supériorité des gardiens et de rabaisser Edward tout particulièrement en une seule phrase. Mais... Bizarrement, Edward n'avait pas peur au sens propres du terme. Il ne ressentait pas une envie de s'enfuir en courant... Juste celle de... Rire. Et c'est ce qu'il fit, bien au dépit de son bon sens, qui aurait plutôt eut pour réaction de se tenir humble, de ne dire aucun mot.
Au lieu de ça, le jeune homme esquissa tout d'abord un petit sourire, qui s'élargit pour finalement donner lieu à un petit rire. C'était le genre de rire qui n'avait pas de sous-entendu moqueur, mais dont on pouvait facilement se tromper sur le sens. Edward, lui, riait juste parce que l'accumulation de la tension qu'il ressentait depuis qu'il était arrivé ici venait de tomber sur sa tête. Devant un gardien. En pleine nuit, alors qu'il pouvait facilement se faire arrêter à cet instant précis. Mais non, il fallait que ce soit là. Tout ça parce que le jeune homme avait prononcé cette simple phrase. En visant peut-être à l'effrayer...

> Dé... Désolé...

Le jeune homme se passer la main devant les yeux, avant de regard la réaction qu'il avait jusque là ignorée du gardien. Il avait toujours un petti sourire aux lèvres, mais rien de bien méchant.

Edward, tout en éclatant de rire, se demanda s'il ne devenait pas fou. Ou schizophrène.
Ça devait être cela, car aucune personne de censée n'aurait rit, alors qu'un gardien venait de lui enjoindre des menaces de cette façon. Même si c'était un rire contre le stress. Ça devenait du grand n'importe quoi. Le jeune homme jeta un regard en coin au jeune gardien, et il se dit qu'il avait décidément commit une erreur monumentale. Lorsqu'il croisa, pendant une fraction de seconde, le regard du jeune gardien, il croisa une vague d'animosité, concentrée dans un tel regard. Si froid.
Edward ferma les yeux, et tenta tant bien que mal de respirer. Il pensa à tout ce que le gardien pourrait lui faire. Car il ne pouvait décidément pas lui échapper, comme il l'avait si bien dit juste quelques minutes auparavant. Il pouvait le combattre, mais s'il faisait cela, il courrait à sa perte. L'autre avait un physique avantageux, ce qui contrastait avec ses traits androgynes, bien que cela ne choquait pas. L'autre solution était de fuir. Et alors de le prendre par surprise en détalant comme un lapin hors du parc. Mais le gardien pouvait très bien le suivre jusqu'à chez lui, et l'arrêter une autre fois. Ou tout de suite. Ou lui demander des comptes. Plus tard... Bien sur, il pouvait très bien courir autre part, mais le fait qu'il ne connaissait pas la ville jouait en sa défaveur.

Mais pour l'instant, il devait essayer de se calmer. Edward se passa une main sur son visage, puis, lorsque son rire idiot se tût, il enleva sa main, et baissa la tète, tout en prononçant des paroles d'excuses. Ces mots avait été dis sincèrement, mais de manière neutre. Edward espérait juste qu'il le croirait, et que ce regard cesserait de le fixer de cette façon.
Après avoir attendu quelques secondes, il entendit à nouveau la voix du gardien. par miracle, elle s'était adoucie, mais les paroles qu'elle contenait et disaient d'un air insouciant rendirent Edward plus qu'attentif à son environnement. Il regarda le gardien, et capta son regard. Il était froid, ou plutôt neutre. Mais pourtant déterminé. Edward haussa les sourcils, se voulant un air assuré : Oui, il étai là après le couvre-feu. Et alors ? Que pouvait-il donc bien lui faire pour ça? Une multitudes de scénario défilèrent dans la tète, et le jeune homme soupira. D'accord. Il était pas dans une situation bien reluisante. Le fuite se classa à nouveau comme solution, mais le jeune blond la repoussa une fois de plus. Il se remémora la phrase que le jeune gardien avait dite.

Au fait, je te signale que tu as dépassé le couvre-feu, Edward.

Edward. Il l'avait appelé Edward. Même si le jeune homme ne lui avait pas laissé entrevoir son identité, ni même son prénom. Un éclair de frayeur passa juste dans les yeux du jeune homme, qui se raidit sur son banc de bois tout en regardant d'un air bien malgré lui, car ce n'était pas son genre, farouche. Il ne savait comment réagir, et pour l'instant, il se contentait de regarder juste le jeune gardien. Décidément, ils ne cessaient de se chercher, de chercher à comprendre l'autre. Le jeune homme ouvrit la bouche, et fit d'une voix qu'il voulait posée et réfléchie :

> Oui, en effet. Et... Qu'allez-vous me faire, pour cela ?

Il espérait juste que cela ne tournerait pas trop en sa défaveur. Espérant également que le jeune gardien supporte bien le culot dont il pouvait user parfois. Il mourrait d'envie de lui rétorquer un "vous aussi, vous êtes dehors après le couvre-feu.", même s'il savait que ce dernier ne concernait que les habitants. Quelle injustice, en fait.
Ceci étant, il voulait savoir, pour son nom. Comment le savait-il ? Est ce que lui en particulier le savait, l'avait vu quelque part, ou bien les noms étaient donnés aux gardiens dès l'arrivée d'un nouvel habitant ? Edward chassa cette idée, il y avait bien trop d'habitants pour que les gardiens les retiennent tous. Ou bien celui qui se tenait devant lui avait une sacrée mémoire. Le jeune homme soupira imperceptiblement, puis il regarda à nouveau le gardien, et prononça d'une voix légèrement moins assurée, ce qui trahissait son trouble :

> Et... Comment savez vous mon prénom ?

Edward ne savait réellement pas comment cette petite escapade nocturne allait se terminer. Il espérait juste qu'elle ne se termine pas trop mal. Pour lui.

Certes, il faisait ce qu'il voulait. Mais il y avait une petite, toute petite différence entre eux deux. Elle pouvait se montrer par leurs vêtements respectifs, ou bien par l'expression qu'ils arboraient sur leurs visages. L'un avait un sourire tranquille, et semblait détendu, alors que l'autre ressemblait plutôt à un jeune prisonnier cherchant une faille improbable dans sa prison. Pour résumer, l'un était gardien, et l'autre un simple habitant. Edward n'était qu'un simple habitant, arrivée dans cette ville affreuse juste quelques heures auparavant. Il était logique qu'il soit effrayé par tout ce qu'il l'entourait, et que la vision d'être juste en face, à discuter avec l'un des hommes qui faisaient la loi en ce lieu ne le remplissaient pas de joie.

- Peu importe.

Comment ça, peu importe ? Mais c'était au contraire un sujet qui avait son importance, ou du moins pour le jeune garçon blond. Il avait déjà été victime de ce genre d'injustices, et, à chaque fois, il ne pouvait rien faire, même pas exprimer ce qu'il ressentait. Et justement, ce soir la, il n'avait aucune envie de répéter le même scénario.
Edward ferma brièvement les yeux, puis les braqua sur le jeune brun assis en face de lui.

> Hun... Bien sur, après tout, c'est un peu normal, non ? Vous êtes un gardien, et moi juste un simple habitant.

Il eut un petit sourire amer, puis continua dans sa lancée. Tant qu'il y était, autant aller vider son sac, non ? C'était l'un des traits de caractère d'Edward : toujours, mais réellement toujours, s'emporter au mauvais moment. Et après s'empêtrer dans des situations pas possibles à cause de cet emportement qui peut paraitre injustifié pour certains.

> C'est là que l'on se rend compte de l'injustice qui existe dans le monde, en fait. La classe sociale vaut plus de la réelle valeur de chaque individu. Je dis pas ça pour vous en particulier, mais par exemple... Les homosexuels. On les a tous enfermés dans un lieu. On les a tous réunis ici. Chose très incompréhensible, soit-dit en passant. Sous prétexte qu'ils sont homos, toute autre valeur disparait, et on les considèrent comme des moins-que-rien... Vous devriez comprendre ça autant que moi, non ?

Le jeune homme détourna le regard, et regarda ses mains. Et bien. Encore une fois, il s'était emporté. Décidément, on n'avait rien à tirer de lui. A chaque fois, c'était la même chose. Et à chaque fois, il s'était pris des représailles en pleine gueule. Cette fois, à quoi allaient elles ressembler ? Même si le jeune gardien lui avait bien dit qu'il ne lui ferait rien du tout, malgré le fait qu'il connaisse son prénom. Ça ne menait à rien, puisque maintenant il lui avait déballé un tas de paroles qu'il considéraient surement comme totalement stupides. Et bien, il allait le prendre pour un fou. Y'avait-il juste un asile dans cette portion de ville qu'était la QueerCity ? Si oui, le jeune blond commençait à craindre d'aller y faire un tour un peu trop rapidement à son gout.
Ainsi, Edward attendait, la tète basse, regardant ses mains qui tremblaient un peu, malgré le fait qu'il les serraient de toutes ses forces, jusqu'à ce que les jointures blanchissent, la réaction du jeune gardien.
Juste, par pitié, qu'il ne s'approche pas de lui. Qu'il ne s'asseye pas à coté de lui.

Edward avait plutôt l'air révolté contre le fait que le gardien connaisse son nom. Il n'y avait pas de quoi, si les gardiens ne jettaient pas un oeil sur leurs prisonniers, ils ne risquaient pas de s'en sortir dans cette ville où, chaque jour, on leur en apportait de nouveaux. Et il souligna l'injustice qui naissait entre les gardiens et les habitants...
En effet, c'était injuste. D'ailleurs Ervin n'était qu'un petit con qui profitait honteusement du système pour son confort personnel, il le savait, et il assumait tant bien que mal.

Et puis, de plus en plus amer, il commença à dire ce qu'il avait sur le coeur. Et force était de constater qu'il avait entièrement raison, en tous points, et même au sujet des gardiens. Ervin attendit qu'il ait finit et qu'il "rumine" un peu sur ce qu'il avait dit avant de répliquer.

- Je te comprends plus ou moins.

Plus ou moins... En fait, il n'était pas sûr de pouvoir comprendre tous les sentiments humains, parce qu'il n'avait plus rien, alors que pouvait-on lui enlever?

- Au sujet des homosexuels, eh bien, à vrai dire, même si il faut reconnaître que tout cela est injuste et représente de la discrimination, pure et simple, on ne m'a arraché à rien. Je n'avais rien en dehors de ces murs, excepté peut-être, un peu plus de confort. Donc, discrimination ou pas, je pense que le monde est assez fou pour faire ça, c'est comme ça...

Un léger sourire naquit à nouveau sur ses lèvres, mais celui-ci était emprunt de tristesse. Qu'aurait-il donné pour avoir quelque chose à regretter, si tant est qu'il ait quelque chose à donner, en dehors de sa vie? Les gens ne se rendaient pas compte de leur chance, mais c'était normal, on ne se rend compte de rien tant qu'on a tout.

- Pour le reste, je suis moi-même un gardien totalement corrompu qui a, tu t'en doutes, payé pour avoir ce poste. Donc je suis moi-même un petit con, je l'assume, et tu as le droit de m'en vouloir, c'est humain.

Il marqua une pose, voyant, de loin, l'inquiétude du jeune blond.

- Je ne te ferai rien, arrête d'avoir peur de moi, soupira-t-il.

Il en avait marre que l'on ait peur de lui à la fin. il n'avait pourtant pas une tête à faire peur, du moins pas à ce point. Alors quoi? C'était un gardien, d'accord, mais les préjugés à deux balles, il n'aimait pas ça...

Et puis il rit... toujours un peu triste.

- Je dois avoir l'air un petit con désabusé!

Et puis il regarda à nouveau le prisonnier dans les yeux, et, sans le vouloir, avec des yeux qui exprimaient toute la tristesse de la solitude.

Il le comprenait. C'était assez déstabilisant lorsqu'on était assit dans un parc, le regard fuyant, et qu'on entendait une simple phrase qui était quand même l'exact opposé de ce que l'on s'attendait à recevoir. Le gardien le comprenait. Et il disait ça simplement, comme ça : je te comprends plus ou moins. Edward releva un peu la tète et regarda le gardien pendant qu'il faisait une pause. Lorsqu'il reprit sa tirade sur la discrimination, et sur le fait qu'il n'avait rien en dehors de ces murs, Edward le regarda malgré lui d'un air désabusé. Même s'il ne s'attendait pas à ce que les gardiens soient des robots, il devait s'avouer qu'il était étonné de savoir que le jeune brun qu'il avait assis en face de lui avait eu une vie bien réelle avant QueerCity. Même si c'était une chose tout à fait logique, c'était quand même assez difficile de se mettre ça dans le crane lorsqu'on est en position inférieure.

> Je pense pas que quelqu'un ne puis réellement rien avoir en dehors des murs de cette ville. On a tous quelque chose, quelqu'un à regretter. Peut-être l'avez-vous simplement oublié. Enfin, quand je dis ça, je parle d'un autre truc que le confort, hein...

Edward regarda le visage de l'homme. Il souriait dans l'ombre, mais on voyait bien que ce n'était pas un sourire sadique ou pervers comme la plupart des gardiens d'ici. C'était un sourire, un vrai, qui faisait ressentir des sentiments. Et de ça, le jeune blond en fut touché, et son opinion des gardiens ne pouvait s'empêcher d'évoluer, petit à petit. Enfin, peut-être pas de tous les gardiens qu'il avaient vus, mais de celui la, en tout cas. Il e paraissait finalement pas comme les autres. Finalement, peut-être ne voulait-il pas réellement lui faire du mal? Même si c'était improbable, le jeune garçon blond ne pu s'empêcher de s'accrocher à ce petit espoir qui venait de prendre conscience en lui. Edward le regarda un long moment, puis, songeant à changer de position pour celle qu'il préférait, être assis en tailleur, il s'apprêtait à ramener ses longues jambes sous lui lorsque la voix du jeune homme le fit stopper en plein milieu de son geste. Et il resta sans voix et sans réaction pendant quelques instants, suite à ces paroles en question.
Il avait le droit de lui en vouloir. C'était un mec corrompu, payant pour ses privilèges. C'était un petit con, et il l'assumait. Pourquoi pas. Mais les paroles qu'il prononçait ne donnait pas vraiment envie de le frapper. Plutôt de tenter de le... réconforter ? Edward soupira. Mais qu'est ce qu'il racontait. Ca commençait réellement à lui faire peur : pourquoi ressentait-il plutôt l'envie de le réconforter plutôt que celle de lui taper dessus ? Un éclair d'inquiétude passa dans les yeux azur du jeune homme, qui se mit en tailleur, l'air confus.

Cet air, le jeune gardien le sentit comme de l'inquiétude vis-à-vis de lui. Ce qui n'était pas faux, mais pas vraiment le même genre d'inquiétude qu'auparavant. Suite à cela, il lui dit calmement de ne pas s'inquiéter. Edward sursauta imperceptiblement, puis regarda le jeune brun assis en face de lui, qui paraissait détendu, et... Triste. Cet air triste qui accompagnait son rire quelques instants plus tard. Edward se passa la main dans les cheveux, et se demanda avant tout comment réagir.

> Euh... Non, pas trop pour l'instant. Vous avez plutôt l'air... De regretter tout ce qui vous arrive.

Un long silence, puis :

> Vous auriez préféré être un habitant ?

Le jeune blond avait un peu de mal à comprendre le comment du pourquoi des choses. C'était vrai, qu'il était jeune, et on le disait immature pour son age, mais dernièrement... Depuis son arrivée à la QueerCity, il avait plus envie de comprendre les choses, son entourage, ce qui lui arrivait. Après tout, il avait été enlevé à l'être qu'il aimait, juste à la prise de conscience que lui-même, Edward et lui, Ryan était égal a eux. Pour cela, il cherchait à comprendre. Et c'était ce qui se passait justement à ce moment.


Désolé, j'ai écrit un peu n'importe quoi... =X

Le jeune homme avait l'air destabilisé par les paroles du gardien. Après tout, c'était normal. Ervin connaissait leur réputation, et à voir la réaction de certains lorsqu'ils se croisaient, il savait parfaitement qu'il inspirati la peur et le dégoût plus qu'autre chose.
De toute façon il y avait une part de vrai là-dedans. C'était logique et censé puisque les habitants savaient qu'ils auraient pu payer pour avoir mieux. Et pourtant, Ervinavait envie de leur faire comprendre que tout n'était pas blanc ou noir. Il y avait des nuances de gris aussi, même si son autre personnalité virait vers le foncé. Que de questions avec des couleurs... Pourtant tout s'expliquait ainsi, l'humanité était une grande palette de gris qui fonçait de plus en plus, au fil des années, et qui se noyait petit à petit dans une noirceur sans fin, c'était ainsi que le jeune noble voyait les choses.

Edward émit l'hypothèse qu'il avait oublié. Oublié quoi? Que pouvait-on oublier?

- J'aurais aimé oublier certaines choses, avoua le brun.

Le meurtre, les mois les plus sombres de sa vie, son enfermement, sa schizophrénie. Si il pouvait oublier tout ça, si il pouvait devenir amnésique et recommencer... à vivre. Oui, il aurait aimé oublier, mais il n'avait pas réussi. Même si il avait surmonté les épreuves, quelques traces restaient enfouies au fond de lui, comme un rocher qui, peu à peu, l'amenait au fond de l'eau. Rocher tellement lourd, qu'Ervin ne cherchait pas même à se débattre... A quoi bon?
Désabusé ou simplement réaliste? Comment pouvait-on être heureux après tant d'épreuves?

- J'aimerais bien avoir oublié que j'ai passé des moments heureux. Au moins, je serais sûr d'en avoir passé.

Mais quand? L'avait-il oublié on n'y en avait-il pas eu. Bien sûr, il lui était arrivé de sourire, de rire, mais le vrai bonheur, il ne l'avait probablement pas connu. Tout ce qu'il avait touché, c'était le bonheur des autres. Le sien, il le cherchait encore...

- Comment peut-on oublier le bonheur?

Cette question le laissa rêveur. Certes, il avait du être un peu heureux. Dans son enfance, quand tout allait bien, enfin, pas trop mal. Etre heureux et éprouver du bonheur, c'était quand même pas la même chose...
Etre heureux était quelque chose d'assez insignifiant finalement. Par exemple, il avait été heureux de voir qu'il y avait quelqu'un ici. Mais ce n'était pas pour autant qu'il savait ce qu'était le bonheur.
A vrai dire, tout cela était un peu confus dans sa tête, mais il savait que le jour où il serait vraiment heureux, il le saurait, et ce jour n'était pas encore arrivé...

Le jeune blond, assis en tailleur, semblait désormais bien plus confus que lui. C'était peut-être parce qu'il sortait des phrases sans aucun sens. Après tout, ses propos étaient probablement incompréhensibles pour une grande partie des personnes vivant ici.
Et puis... si il aurait préféré être habitant?

- Non, avoua-il en souriant. Je suis humain, je préfère pouvoir prendre une douche plutôt que d'aller dans les bains communs, je préfère avoir tous les droits sur les prisonniers plutôt que de risquer ma peau à chaque coin de rue.

C'était normal, et c'était pour ça qu'il avat payé.

- En fait, peut-être simplement que je n'ai aucune morale.

Oui, c'était envisageable, il n'y avait jamais réflchi. D'ailleurs, il n'avait jamais autant réfléchi à sa condition que depuis qu'il avait rencontré ce jeune garçon. Pourquoi, tout d'un coup, avait-il envie de comprendre? De comprendre quoi, il ne savait pas, mais il avait l'impression de découvrir quelque chose de nouveau en aveugle, comme un certain Christophe en découvrant l'Amérique. C'était une sensation étrange, surtout à son âge. "Mieux vaut tard que jamais"?
Ervin ne croyait pas aux phrases toutes faites, après tout, elles n'étaient là que pour rassurer les gens, mais celle-ci, peut-être qu'elle avait un sens finalement...